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Bol d'Or 2019 - au cœur d'une team endurance

Dernière mise à jour : 21 mars

Après bien des années à voir cet évènement en tant que visiteur, nous avons eu cette année l'occasion de passer de l'autre côté de la barrière et de participer activement à la vie d'une team endurance le temps de cette course mythique qu'est le Bol D'Or.


Pour les néophytes, le Bol d'Or est la première course de la saison du championnat 2019-2020 EWC (Endurance World Championship = championnat du monde d'endurance), en 2019 cette course a eu lieu sur le circuit Paul Ricard au Castellet (FR) pour sa 83ème édition.



Dans ce championnat 2 catégories de moto s'affrontent :


Formula EWC pour le Championnat du Monde FIM EWC :

Plaque numéro à fond noir, phare à lumière blanche et poids minimum 175 kg. C’est la catégorie reine et offre des possibilités d’amélioration des performances en course. L’apparence générale doit rester conforme à la machine homologuée mais il est possible de remplacer la fourche, l’amortisseur, le bras oscillant, les freins, le radiateur et l’échappement. Une certaine liberté est accordée pour accroître le niveau de performance moteur. Ces machines sont équipées d’un système de changement rapide des roues.


Superstock (SST) pour la Coupe du Monde FIM d’Endurance : Plaque numéro à fond rouge, phare à lumière jaune et poids minimum 168 kg. Les machines Superstock sont très proches des modèles de série. Le moteur doit rester dans sa configuration d’origine et les modifications sont très limitées (cartographie des boîtiers électroniques d’injection, renforcement de l’embrayage, changement du silencieux d’échappement, entre autres). Le démontage des roues reste d’origine et demande donc une bonne stratégie de changements de pneumatiques lors des ravitaillements.


En Formula EWC comme en Superstock, le réservoir est modifié pour atteindre une capacité maximale de 24 litres avec un dispositif de remplissage rapide du réservoir.


Vous l'avez compris, le plus simple pour les différencier : la couleur des phares 😎

>> à gauche le SERT (EWC) à droite Infiniteam/Flam racing (SST)


Si il ne suffisait que de choisir des couleurs de phares, on pourrais croire que la course au final c'est tout simple, on mets de l'essence, on change des pneus, on pose trois pilotes qui mettent du gaz sur la selle et bim ! à fond pendant 24h ... Et bien non !! Une course comme le Bol d'Or se prépare pour certains dès la fin de la course de l'année précédente et on va vous expliquer le pourquoi du comment dans cet article.


Tout a commencé plus tôt en 2019, Fabien Lambert (Team Flam Racing) est venu me proposer d'intégrer la Team avant et pendant la course afin de m'occuper de la communication sur les réseaux sociaux. J'ai accepté bien entendu parce ce que c'est un défi sympa à relever et qu'ils roulent en Gex 😇

Pour cette course, la Team portant le numéro #10 sera composée de 2 entités associées : InfiniTeam Moto et Team Flam Racing.


Pourquoi 2 entités ? parce qu'une course d'endurance coûte chère ... entre 40KEur et 80KEur minimum (variable si il faut acheter et préparer les motos par exemple). Dans ce budget il faut compter l'engagement moto et pilotes, les frais de déplacement pour la course et les essais pré-bol (péage, carburant véhicules ...), le carburant moto (plus de 600 litres), les pneus, les plaquettes, la nourriture, la publicité : PLV, tee-shirts, autocollants, banderoles, les consommables (vidange, purges, huile, embrayage) et les pièces de rechange carrosserie, éclairage, silencieux ... etc


Heureusement la Team Infini / Flam #10 ont pu compter sur l'aide de leur réseaux de partenaires et de sponsors, ils allègent considérablement le budget grâce à leurs dons financiers ou matériels.


Après plusieurs semaines ou j'ai pu suivre les préparatifs et les tests pré-bol via quelques photos et un Messenger groupé avec toute l'équipe, j'ai chargé le fourgon en mode camping le dimanche histoire d'arriver en fin d'après midi et être opérationnel le lundi très tôt, je pensais que c'était exagéré mais vous allez voir que non ...


Jour 1 : Dimanche 15 Septembre

5 heures de route, et histoire de déjà bosser pour sa Team et gagner des places : à la pause, une boite de sucres dans le réservoir du camion 3ART, une queue de poisson au camion du ERC-BMW et me voilà enfin arrivé, je me demande comment ça se passe, je n'ai encore pas mes accès, est ce que je vais me faire refouler ? J'arrive devant le gardien et j'annonce qui je dois retrouver : ça passe !

Sa description du trajet à l'intérieur de l'enceinte du circuit étant aléatoire je me retrouve tout seul dans le paddock principal ... vide !! (alors que les autres sont normalement arrivés) 🤔

Je croise un autre agent du circuit qui me dit que j'ai loupé ma destination et il me dirige correctement vers l'aire d'attente (qui sera plus tard le paddock du Bol d'Argent).

Je retrouve quelques membres de l'équipe qui sont arrivés un peu plus tôt avec le camion et Laurent Dubus (Infiniteam) qui est venu en voiture. Les présentations seront courtes, tout le monde est raide, pour ce soir ce sera un sandwich, une bière et dodo 😴


Jour 2 : Lundi 16 Septembre

Certainement le jour le plus intensif, dès le réveil les camions sont déjà en train de chauffer, prêts à bondir au moindre signe de l'organisation ! On sent que c'est déjà tendu, tout le monde veut se mettre en place, du coup certains n'attendent même pas le top départ et grillent toute la file direction le paddock ...

Après une bonne heure d'attente ça commence à avancer pour nous, il faut un peu forcer le passage au rond point avant le paddock parce que ça arrive de partout !! Ouf on passe ... et enfin on arrive dans la zone où l'hospitality doit être installée ... c'est à dire à 100 mètres du box et du camion. On valide avec les paddock-man notre emplacement et on balise l'espace rapidement, ici le mètre carré est précieux et les voisins ont toujours tendance à s'approprier plus que ce qu'ils doivent avoir. On déchargera ce jour là quelques tonnes de matériels répartis entre le box et l'hospitality 💪 Heureusement d'autres membres arrivent tout au long de la journée et viennent grossir les rangs de l'équipe. Après une grosse journée ponctuée par différents problèmes, l'équipe peut enfin se poser dans la soirée et profiter du premier bon repas préparé par notre cuistot "Nounours", pour ensuite aller s'effondrer dans nos couchettes respectives.


Jour 3 : Mardi 17 Septembre

Après une nuit calme, debout de bonne heure pour éviter la queue à la douche et direction le petit déjeuner. Autour du café ça discute du programme de la journée : aujourd'hui c'est test day.

Les 3 pilotes Thomas, Fabien et Christian vont bénéficier de 2 séances d'essais libres (11h à 13h et 15h à 17h) afin de peaufiner les préréglages effectués sur les motos lors des essais pré-bol, regarder les consommations d'essence, roder des plaquettes, se familiariser avec les pneus, fiabiliser des pièces ... etc


Du côté du box aussi c'est agité, il faut terminer l'installation des éclairages, des flexibles d'air comprimé, chaque mécanicien s'aménage un peu son espace et modifie si besoin, moi pour ma part entre les photos et quelques posts sur la page Facebook, j'ai été recruté comme apprenti électricien de compétition afin de préparer des pièces d'avance pour la course (numéros de course lumineux, interrupteurs pour les feux, préparation de barrettes de leds qui seront placées sur la moto afin de bien la distinguer dans le peloton en piste ...). Laurent le chef mécano qui est rodé en endurance donne des directives très claires et explique pourquoi le moindre détail négligé peut faire perdre une course, c'est vraiment très instructif.


Les 2 séances d'essais s'effectueront sans encombres, juste quelques petites bricoles à régler mais dans l'ensemble tout est ok, il faut maintenant préparer les motos et les équipements pour le contrôle technique qui aura lieu demain.

Mais comme on a tous bien travaillé et que la journée s'est bien passée, ce soir le chef paye l'apéro ... enfin on s'attable avant qu'il arrive et du coup il n'a pas pu faire autrement que de participer 😋🍻 .... mais plus de batteries dans l'appareil photo alors pas de bol aucune image compromettante désolé 😉

Jour 4 : Mercredi 18 Septembre

Aujourd'hui pas de roulage, c'est la journée briefing et contrôle technique. Les pilotes doivent aller faire contrôler leurs équipements par les inspecteurs et commissaires techniques FIM (combinaisons, bottes, casques ...).

Je me joins à l'équipe mécano pour voir comment se passe le contrôle technique des 2 motos, il faut tout d'abord attendre lonnnngtemps dans une file interminable, on voit que certaines équipes mettent tout en œuvre pour optimiser leurs chances de passer plus facilement, sur ce coup là on a faillit perdre notre mécano Will !! ... mais comme c'est un gars qui ne dévie jamais de sa mission on arrive finalement au premier poste de contrôle : Le sonomètre !

Selon le règlement la mesure doit être à 105 dB maxi (avec un nouveau contrôle autorisant +4 dB max en fin de course). On passe à 103 dB, c'est bon pour nous.

Le poste d'après c'est contrôle du liquide de refroidissement, qui doit être non gras (pour éviter de faire chuter les autres concurrents en cas de fuite), généralement le circuit est rempli d'eau distillée, le règlement n'accepte rien d'autre, pour nous c'est ok sur ce poste.

Autre file d'attente maintenant pour aller au poste de la pesée, pour le poids le règlement est très précis : Pour les courses se déroulant en partie la nuit (ce qui est notre cas) : le poids de la moto doit être « poids à vide constructeur » moins 9 kg et dans tous les cas le poids minimum ne peut pas être inférieur à 168 kg. On est aussi conforme pour cette partie du contrôle 👍

Poste de contrôle suivant : c'est la partie plus technique, les commissaires regardent toutes les parties de la moto comme la contenance de la partie basse du carénage (5 litres mini), le freinage des écrous, l'état et l'homologation des protections de carters, la présence des bouchons du sabot (piste sèche ou mouillée), l'état des conduites de freins ... bref la moto est épluchée sous tous les angles afin de garantir une sécurité maximum aux pilotes et aux concurrents. Pour nos 2 motos RAS ... sauf qu'on a oublié de passer le silencieux de rechange au sonomètre et que les inspecteurs sont partis ... il faudra revenir demain matin 😢

Après une journée bien remplie, il reste encore un peu de travail et de discussions sur le déroulement de la course, pendant que les mécanos s'affairent jusqu'à très tard sur les motos, j'en profite pour admirer des entrainements de ravitaillement chez nos voisins du SERT, on ne joue clairement dans la même catégorie, là c'est du très haut niveau 😮 Tout se joue au dixième de secondes en catégorie EWC !


Jour 5 : Jeudi 19 Septembre

Aujourd'hui on entre dans la phase de la vrai course !! A partir de ce matin il faut respecter le règlement FIM (pour l'équipe : casque obligatoire, pantalon et manches longues, règles à respecter au ravitaillement, nombre de personnes en pit lane et avec le bon badge ...).


Le programme de la journée : essais libres (durée 2h), essais qualifications 1 (Q1 : 20mn par pilote), essais de nuit (durée 1h).


Pour vous expliquer comment fonctionne les qualifications : Chaque pilote est désigné par une couleur, la session de qualification dure 20mn par couleur, chaque pilote doit être dans un temps inférieur à 108% du meilleur temps de sa session (par exemple en Q1/pilote bleu, le meilleur temps de cette session x 108% était de = 2:02.763, le pilote bleu a fait un chrono de 2:02.340, il est donc qualifié en Q1).


Le temps était menaçant, et pour une fois la météo ne s'est pas trompée, la pluie s'invite en plein milieu de la Q1 et va bouleverser considérablement le classement (par exemple la moto 37 BMW faisais le meilleurs temps de sa série avec le pilote bleu en 1:53.669 et le pilote rouge, un certain Monsieur Foray, ne sera pas qualifié avec un chrono sous la pluie de 2:27.635).


Pour notre équipe = (50% des pilotes qualifiés en Q1) :

- Qualif 1 pilote bleu 15h40 > 16h00 (sec) => Thomas Meteier : qualifié - Qualif 1 pilote jaune 16h10 > 16h30 (sec) => Fabien Lambert : non qualifié - Qualif 1 pilote rouge 16h40 > 17h00 => (pluie) Christian Gentil : qualifié - Qualif 1 pilote vert 17h10 > 17h30 => (pluie) Kevin Hiernaux : non qualifié


Petite vidéo au ralenti d'un ravitaillement pendant la Q1, ravitaillement réalisé par nos 2 compères Ben & Nuts (avant le changement de météo).


<< Le règlement stipule que lors de l’arrêt au stand, 4 personnes clairement identifiées et accréditées peuvent travailler directement sur la machine, tout ravitaillement (en carburant) doit se dérouler après que toute intervention mécanique sur la machine soit terminée et avant que le coureur ne tente de redémarrer sa machine.

Dès le début des essais officiels, chaque équipe devra obligatoirement affecter une personne à la sécurité incendie. Cette personne devra être équipée d’un extincteur efficace contre les feux de carburant et devra obligatoirement être présente lors de toutes les opérations de ravitaillement en carburant. Tout le personnel concerné par le ravitaillement, y compris

la personne responsable de l’extincteur, doit porter une combinaison de protection contre le feu, doit se protéger les mains et les pieds avec des gants et des chaussures fermées, se protéger les yeux et la tête avec une cagoule ignifugée, un masque ou un casque. Ces consignes sont applicables durant les essais, les qualifications et la course. >>


Petite déception donc pour 2 de nos 4 pilotes, il faudra faire mieux demain pour la Q2, si aucun des 2 pilotes ne venait à se qualifier il faudrait trouver un pilote disponible et qualifié dans une autre team pour pouvoir prendre le départ (c'est souvent vers le pilote de réserve "vert" qu'on se tourne dans ce cas là).


La journée n'est encore pas terminée, il reste ce soir les essais de nuit, la pluie se calmera en tout début de soirée, les essais se passeront bien dans l'ensemble, quelques modifications seront apportées à la moto suite à des propositions faites par les pilotes, verdict demain en Q2 ...

Notre équipe de panneauteurs perfectionne leur technique et valide que la moto est bien reconnaissable de nuit, apparemment c'est bon, aucune erreur sur les fiches de pointage.

En fin de séance d'essais, débrief général et direction l'hospitality pour un autre excellent repas. Petit tour ensuite dans le camping visiteurs, le long de la ligne droite du Mistral, avec quelques membres de l'équipe, l'ambiance commence à monter comme toutes les années, la nuit va être courte pour certains ... pour nous après quelques arrêts pour contempler le spectacle ce sera direction dodo.


Jour 6 : Vendredi 20 Septembre

Ce matin niveau météo c'est la grande surprise, il fait super beau 😳 bon on ne va pas se plaindre si ça peut arranger nos affaires en Q2.


Encore beaucoup de travail au menu du jour, il faut préparer cette qualification pour nos 2 pilotes restants, ça va se jouer dans les petits détails (ajuster la transmission, choisir quels pneus monter, nettoyer les étriers de freins, analyser les datas de la veille ...). Tout ce qui peut faire perdre des dixièmes va être inspecté, en parallèle les pilotes vont donner leurs ressenti et proposer de nouvelles améliorations.


Pour cette Q2, un choix va être fait pour économiser les motos, les pneus et l'essence : les 2 pilotes qualifiés la veille ne rouleront pas aujourd'hui, seuls Fabien et Kévin prendront la piste dans leurs séries respectives, on verra plus tard dans l'article que ce choix était une erreur ...


Les horaires de cette Q2 :

- Pilote jaune >> Fabien Lambert => 10h10 > 10h30 - Pilote vert >> Kevin Hiernaux => 11h10 > 11h30


Fabien part, on regarde les chronos qui sont encore dans les 108%, il devrait se qualifier juste, mais à quelques dizaines de secondes de la fin de la session jaune, un certains Etienne Masson (SERT) claque un chrono qui éjectera Fabien hors des limites qualificatives ... +0,056 secondes


Autant vous dire qu'on serre les dents pour que Kévin se qualifie, pour le moment l'équipe n'est pas complète pour prendre le départ ...

La dernière session de qualif se déroulera toujours sous un temps magnifique, notre ami Kévin à bouffé du Lion et fait péter une très jolie pendule dans sa série, il se qualifie à la 15ème place de la série verte avec 3 secondes de moins que les 108% requis, il vient de passer de la place de pilote de réserve à celle de pilote titulaire 👏


######## Nous serons au départ de ce 83ème Bol d'Or !! ########


Un petit peu plus haut dans cet article, je vous avais parlé d'une erreur ... explications :


- Vous vous rappelez que deux pilotes n'ont pas fait la Q2 ? La position sur la grille de départ est déterminée selon la moyenne des chronos en Q1 et Q2 des 3 pilotes titulaires ... vous la voyez arriver la bourde ? La moyenne de 4 chronos étant moins bonne qu'avec 6 chronos nous paierons ce mauvais calcul en partant bon dernier sur la grille ... à la 56ème position 😪


Un peu déçus mais pas abattus nous ferons avec ce nouveau coup de malchance, pas trop le temps de s’apitoyer sur notre sort, il faut équiper les motos pour qu'elles soient les plus belles pour la visite des stands qui aura lieu à 17h.

Jennifer ma moitié arrive en début d'après midi, elle avait gagné un accès vip grâce à la tombola organisée par l'équipe JMA Motos #34 (qui sont nos voisins de box), elle est accompagnée de Delphine et Sam, les 2 heureux gagnants des places offertes par la team Infini/Flam #10.


Pendant que je donne la main à l'équipe pour quelques travaux électriques sur la moto qui prendra le départ, Jennifer fait une formation express de panneautage/chronométrage afin de renforcer l'équipe déjà en place pendant la course. Les travaux sur la moto se termineront de justesse, les derniers équipements de course sont installés en vitesse, il est temps de présenter notre belle monture aux passionnés de la traditionnelle visite des stands, qui se déroulera sous un soleil magnifique ☀️ ... ce petit moment de détente fera du bien à l'ensemble de l'équipe après 2 jours sponsorisés par "la poisse" 😎


Jour 7 : Samedi 21 Septembre

Après presque une semaine de préparation, de mécanique, de stratégie et d'émotions, le jour tant attendu est enfin là !! Plus de place à l'improvisation et trop tard pour se barrer en douce, malgré une météo annoncée mauvaise il faudra être sur la grille pour le départ de ce 83ème Bol d'Or ...


Le planning de la journée sera le suivant : 11h30 > 12h15 Warmup 14h15 > 15h00 Début de la procédure de départ 15h00 >>>>>>> Départ du #Bol2019


Toute la team passe la matinée à scruter les bulletins météos et à comparer les prévisions des différentes appli, ca sent pas bon ... la région est en alerte orange et la pluie devrait arriver pour midi 🤨 En attendant de de voir comment ça va tourner j'en profite pour prendre quelques photos de tous les magnifiques Gex engagées au Bol Classic (et même une Katana coursifiée), c'est la seconde manche du week-end, j'ai un petit faible pour ces anciennes, je me suis régalé !!


11h30 > c'est l'heure du warm-up, cette session qui dure 45mn va servir à définir les meilleurs choix de réglages et de pneumatiques pour la course ... enfin en théorie ! Le temps est vraiment très menaçant mais il ne tombe quelques gouttes pour le moment, pas assez pour chausser les pneus pluie. C'est Thomas qui aura la difficile tâche d'aller appréhender la piste et donner son ressenti. On se rassure un peu en voyant aussi le SERT partir en slicks 😉

Le temps ne changera guère pendant cette session, Thomas rentre sans avoir rencontré de problèmes particuliers mais la configuration de la moto pour le départ est encore incertaine à 12H15 ...


Et puis vers 13h pendant les animations la pluie tombe plus abondamment, les motos qui font le show sur la ligne droite des stands soulèvent de l'eau lors de leurs passages, c'est le signe qu'il faut adopter les pneus pluies ... et la combinaison étanche !


C'est Christian qui prendra le départ, une dernière petite photo avec toute l'équipe dans le box et il va s'équiper. Sortie de la moto pour faire le plein d'essence et notre pilote partira à 14h15 pour un tour de circuit afin de venir se placer en épi le long de la voie des stands.


Je pars avec les mécanos sur la grille, on récupère notre pilote et sa moto après son tour de circuit, on béquille la moto et on installe les couvertures, on démarre le groupe électrogène et là on s’aperçoit que les lumières des couvertures ne s'allument pas ... pas de panique sûrement le disjoncteur ... ben non c'est pas ça ... vite un multimètre ... hé merde le groupe est en panne, la poisse est revenue 🤬


Un des mécanos déplie une rallonge depuis la pit lane, on arrivera à faire chauffer un tout petit peu les pneus, le reste se fera en piste ... ce n'est pas ça qui va nous saper le moral, la preuve en image.


14h55 > Nous devons replier le matériel et quitter la grille, Will est le seul autorisé à rester pour tenir la moto lors du départ, le pilote se met en place de l'autre côté de la piste face à la moto, le speaker fait monter l'ambiance et la musique officielle du départ fait monter le stress, le drapeau est agité, les pilotes bondissent en direction de leurs motos et sautent sur la selle, un coup de démarreur et GazzZzz !!


15h00 > Christian prend un départ canon et se retrouve en milieu de peloton dès le premier virage 💪


15h50 > Le premier relais se termine , Christian a bien roulé malgré la météo catastrophique, il passe le guidon à Thomas, à la première heure de course la team pointe à la 33ème position au général et 16ème de la catégorie superstock.


Vous allez voir sur cette vidéo du premier ravitaillement que les équipes sont sous pression, la moto de la team JMA #34 est placée dans la trajectoire de notre moto qui est légèrement gênée pour repartir, aucune perte de temps mais cette petite situation donnera lieu à une discussion avec les commissaires, le réglement définit une zone appelée "zone de travail" calculée pour éviter les incidents entre teams à l'arrivée ou au départ des motos. Le chef mécanicien s'assure que ces règles soient respectées, la team encourt des sanctions en cas de négligence ou de dépassement de cette zone.


C'est Thomas qu'on voit repartir pour le second relais, malheureusement les conditions météo se dégradent encore et de nombreuses chutes font entrer la safety car sur la piste. Après 40 minutes au ralenti derrière la safety Thomas termine son relais à la 35ème position au général et 15ème en catégorie superstock.


18h00 > Kévin reprend le guidon ... pas pour très longtemps ... au vu du nombre important de chutes et de l'alerte météo qui se confirme, la direction de course décide de neutraliser la course. 🚩 Le drapeau rouge est agité signifiant aux motos qu'elles doivent rentrer au stand 🚩



Les premières infos parlent d'une reprise de la course vers 21h :

Patrick Coutant, directeur de course du Bol d’Or annonce : « Après plusieurs interventions de safetycar, de multiples analyses de la piste, nous avons pris la décision de suspendre la course pour une durée indéterminée. Nous espérons reprendre à 21 heures. Les teams seront prévenus de la reprise une heure avant et repartiront dans l’ordre du classement lors de l’interruption. Ils entreront en course sous safety cars en deux groupes. »


Les teams managers sont convoqués à la direction de course et vers 20h30 un autre communiqué tombe : la course est interrompue jusqu'à 6h demain matin ... du jamais vu dans l'histoire du bol d'or ! Mais tous saluent une sage décision, la sécurité des pilotes est une priorité.


On retire donc notre bâche high tech de la moto et nous avons l'autorisation de la rentrer au box pour une longue séance de séchage des parties électriques, il faut être sûr de repartir demain à l'aube après toutes ces heures passées sous l'eau.


Jour 8 : Dimanche 22 septembre


5h00 > rendez vous dans le box après une bonne douche et un rapide petit déj, le temps est plus calme ce matin, plus de vent et surtout beaucoup moins de pluie, la piste semble encore bien humide et la question du choix de pneus se posera encore une fois avant la reprise de la course .... toujours prévue à 6h00


5h55 > la piste est toujours humide, les pilotes suggèrent de partir en pluie au moins pour le premier relais, on jette un œil discret chez les voisins : on est rassuré par le même choix 😉

La moto a été remise en condition cette nuit comme pour le vrai départ de la veille, c'est Christian qui débute les relais aujourd'hui. C'est parti pour un tour de formation et une disposition en épi sur la grille de départ.


Pas besoin de courir ce matin, le départ s'effectue dans l'ordre du classement effectif lors de l'interruption de course, en 2 groupes et sous safety car. C'est le départ le plus irréel que j'ai pu voir, pas un chat dans les tribunes, nuit noire ... on en profite pour faire quelques photos !


6h00 > une petite poussette et c'est reparti


7h00 > Christian est assez à l'aise sur piste humide, ça se confirme lors de son relais ! Lors du premier ravitaillement il va nous confirmer que la piste est encore humide et piègeuse par endroits, il préconise de garder les pneus pluie. Au vu de ses bons chronos Laurent le chef mécano va décider de le faire repartir pour un second relais afin de conforter voire améliorer notre place au classement.


8h00 > Fin du double relais pour Christian, il échange le guidon avec Thomas.

Les dernières infos sur l'état de la piste et l'usure des pneus pluie confirment que la moto peut passer en slicks, les mécanos remplacent les roues, les ravitailleurs refont le plein, la moto repart au petit jour en configuration piste sèche. Nous sommes actuellement P36 au général et P13 SST.


8h30 > L'équipe de la cabine de panneautage alerte Laurent au talkie-walkie : la moto ne serait pas passée lors du pointage !!

Tout le monde s'affole, on attend quelques instants pour être sûr de ne pas juste avoir loupé le passage ... mais les messages sur la tv annoncent que la moto #10 a chutée et que le pilote va bien ...

Les mécanos partent en courant en direction de la sortie de la voie de sécurité, la moto a été prise en charge par le véhicule de dépannage, ce qui signifie qu'il y a des dégâts et qu'il va falloir la pousser pour la ramener au box ... ce sera confirmé à la descente du camion, côté droit bien amoché, le demi guidon de ce côté s'est plié contre le cadre et empêche la manœuvre de la moto, il faudra tirer vigoureusement dessus pour le remettre à peu près en place et commencer à pousser la moto en direction du box par la voie des stands ... mais dans le sens contraire.

Tout le long des la voie les autres équipes applaudissent le courage des mécaniciens qui poussent comme des dingues pour faire rentrer la moto au box le plus vite possible, on a beau être concurrents, le respect est bien présent.


A première vue la moto est râpée mais semble réparable, les mécanos l'installe sur les béquilles de stand et commencent à démonter les parties cassées ... mais Laurent, avec son œil expert remarque deux détails qui vont stopper net l'opération remontage : une partie du cadre est vrillé au niveau du tampon de protection et un carter moteur est percé !


Le règlement est très clair : "Pendant les essais, toutes les pièces défectueuses peuvent être remplacées, y compris le moteur complet. Pendant la course, toutes les pièces défectueuses peuvent être remplacées, à l’exception du cadre et du carter moteur."


Monsieur "Poisse" s'est de nouveau acharné sur nous, les deux seuls pièces qui ne peuvent pas être changées sont hs, c'est terminé pour nous, le team manager signe la fiche d'abandon ... les teams voisins viendront tous nous adresser un petit mot gentil avant de retourner au boulot .... la course continue !!


Après un bon moment à regarder cette pauvre moto, il faut se résoudre maintenant à démonter et ranger le matériel, tout va être plié en un temps record malgré la tristesse et la fatigue.

Nous allons assister pendant le rangement à un spectaculaire coup de théatre : la Honda n°5, pilotée par Mike di Meglio, a connu un problème mécanique qui l'a contraint à s'arrêter au bord de la piste. Mais sa moto a déversé de l'huile sur la piste et deux motos qui le suivaient, la Yamaha n°7 pilotée par Loris Baz et la Kawasaki n°1 pilotée par Erwan Nigon, ont glissé dessus et sont sorties de la piste. Elles ont pris feu et l'accident a déclenché l'intervention de la voiture de sécurité ... Décidément ce 83ème Bol d'Or n'aura épargné personne !!


Après quelques heures de rangement, on prend un petit moment pour boire une bière et débriefer. On est tous très déçu mais on espère tous se revoir pour revivre une aventure similaire, une autre course hors du championnat EWC pourquoi pas ?

Laurent nous remercie pour notre aide, on remercie toute l'équipe de nous avoir intégrés et fait confiance, il est l'heure de prendre la route du retour ...


Pendant le trajet on surveille la fin de la course, le SERT remporte cette épreuve ! Un bien beau cadeau pour Damien Saulnier qui prend les rennes de cette team mythique pour la première fois.


Voilà le récit d'une folle semaine au sein d'une team amateur, retrouvez d'autres infos, d'autres photos sur les pages de ces 2 teams pas comme les autres :


https://www.facebook.com/TeamFLAMRacing/











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